LA CHAMBRE DES DISPARUS

Dans un hameau reculé du Québec agreste, là où les sapins entourent les maisons silencieuses et où les routes se perdent dans la blancheur, une femme vivait seule dans une bâtisse en fin sec. Elle ne recevait personne. Pourtant, au cœur de l’hiver, elle tendit un cours au pic de la colline, raccordé à une vieille ligne téléphonique oub

Chaque consultation de cabinet de voyance par téléphone devenait pour elle un espace religieux, un instant où elle pouvait se reconnecter à bien ses buts et à sa privée raison pénétrante. Elle se souvenait de toutes ces nuits où elle avait rêvé de motifs mystérieux sans en appréhender la signification, et elle mesurait le chemin parcou